Il est temps que la Belgique reconnaisse la Palestine. Maintenant.
La ministre de la Coopération au développement et de la Politique des grandes villes, Caroline Gennez, plaide au sein du gouvernement pour la reconnaissance immédiate de l'Etat de Palestine : « Après notre visite en Jordanie et en Cisjordanie la semaine dernière, et les entretiens que j'ai eus avec des organisations locales de la société civile, des représentants de l'ONU et des membres de l'Autorité palestinienne, il est clair, une fois de plus, qu'il est temps d'agir. Sans plus attendre. Aujourd’hui, je plaiderai pour la reconnaissance de l'État palestinien au Conseil des ministres restreint (Kern).
La nouvelle Autorité palestinienne travaille sur un plan de réforme global, avec des avancées en matière de démocratisation et de transparence. Mais actuellement, les ressources financières sont coupées par le gouvernement israélien d'extrême droite, qui refuse de reverser les recettes fiscales palestiniennes. Cela exerce une pression considérable sur les réformes prévues et les services publics – dans l’enseignement et les soins de santé – dans les territoires palestiniens. Simultanément, les ONG locales et l'ONU tirent la sonnette d'alarme sur l'expansion accélérée des colonies israéliennes illégales et la violence croissante en Cisjordanie. La surface des territoires palestiniens se rétrécit de jour en jour.
À Gaza, toute l'attention du gouvernement israélien d'extrême droite se concentre sur la destruction du Hamas. La population en paie un prix terrible. Jusqu’à présent, le gouvernement israélien n'a pas réussi à mettre sur la table des propositions crédibles, comprenant un scénario d’avenir viable pour les Palestiniens.
C'est pourquoi il est important que la Belgique, avec des pays européens partageant la même vision, comme La Norvège, l'Espagne, l'Irlande, le Portugal et la Slovénie, et l'ensemble de la communauté internationale, envoie le signal que cela ne peut pas continuer, qu'il faut réfléchir à une solution durable, qu'un État palestinien souverain a bel et bien un avenir, et que nous continuerons à défendre une solution négociée à deux États. Tant les Palestiniens que les Israéliens ont le droit de vivre en toute sécurité et en paix.
La situation actuelle, où il semble n'y avoir aucune fin à la violence à Gaza et où le gouvernement israélien d'extrême droite sabote continuellement la viabilité d'un État palestinien libre et démocratique, ne fera qu'entraîner davantage de violence et d'instabilité dans toute la région. Et à terme, cela aura également un impact chez nous. Absolument tous les moyens légaux possibles pour augmenter la pression sur le gouvernement israélien d'extrême droite doivent donc être mis à profit. Outre la reconnaissance de l'État palestinien, il s'agit, entre autres, d'une évaluation de l'accord d'association européen – et d’éventuelles sanctions commerciales sur la base de cette évaluation – et d'un embargo international sur les armes contre Israël. »