Une indispensable solidarité : la Belgique participe à la reconstruction d'écoles et d'hôpitaux en Ukraine
Alors que la guerre en Ukraine entre dans une nouvelle phase et que l'hiver approche à grands pas, la Belgique va apporter une aide supplémentaire à la population ukrainienne pour reconstruire les écoles, les hôpitaux et d'autres infrastructures importantes afin qu’ils soient prêts à faire face aux mois d'hiver. C'est ce qu’a annoncé Frank Vandenbroucke, ministre de la Coopération au développement.
Depuis que la guerre a éclaté en Ukraine, l'armée russe a causé des dégâts pour une valeur de plus de 120 milliards d'euros. D'innombrables maisons, hôpitaux et écoles sont en ruines. Un Ukrainien sur cinq n'a plus accès aux soins ou aux médicaments depuis l'invasion. Près de la moitié des enfants ukrainiens manquent des cours à l'école à cause des conséquences de la guerre. Les récentes attaques coordonnées contre les infrastructures énergétiques provoquent des coupures de courant massives, laissant des millions de personnes dans le froid. Et ce, alors que les températures hivernales en Ukraine peuvent atteindre -25°C pendant plusieurs semaines.
Le ministre de la Coopération au développement, Frank Vandenbroucke, souligne l'ampleur des besoins : « Les destructions en Ukraine sont considérables et les attaques de l'armée russe ciblées sur l'approvisionnement énergétique et les soins de santé rendent la vie quotidienne de nombreuses personnes presque impossible. Avec le rude hiver de guerre qui approche, la première chose à faire à présent est de nous assurer que les habitants aient accès aux services de base : un toit pour s’abriter, l'accès aux médicaments, des hôpitaux qui peuvent rester ouverts, de l'eau potable, de la nourriture et une protection contre le froid mordant. Les enfants doivent pouvoir continuer à fréquenter l'école en toute sécurité. Comme l'a encore déclaré avant-hier Hans Kluge, directeur régional pour l'Europe de l'Organisation mondiale de la santé : « ce sera une question de survie ». La seule réponse possible est la solidarité avec le peuple ukrainien. »
« Les enfants ukrainiens continuent de subir les terribles conséquences de la guerre », ajoute Murat Sahin, représentant de l'UNICEF en Ukraine : « Ils sont victimes de bombardements, de munitions non explosées et d'autres débris dangereux de la guerre. Beaucoup ne peuvent plus aller à l'école non plus - de nombreux bâtiments ont été gravement endommagés ou complètement détruits, et avec les coupures d'électricité, même l'apprentissage en ligne est compliqué. À cela vient s'ajouter l'hiver, qui fait qu’il sera difficile pour de nombreux enfants de rester au chaud. »
C’est pourquoi la Belgique va immédiatement intensifier ses efforts au travers d’une série de nouvelles initiatives de soutien.
En collaboration avec l'UNICEF, l'organisation des Nations Unies chargée de la protection des enfants dans le monde, la Belgique apporte son soutien aux enfants et aux jeunes en âge scolaire afin qu'ils puissent continuer à suivre leurs cours de la manière la plus sûre possible. Neuf millions d'euros seront consacrés, entre autres, à la remise en état des installations sanitaires dans les bâtiments scolaires et à la construction d'abris. En outre, l'UNICEF aide les parents à nourrir leurs nouveau-nés et leurs jeunes enfants.
Par l'intermédiaire de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), 10 millions d'euros seront consacrés au soutien des hôpitaux, des écoles et des infrastructures de distribution d’eau endommagées. Une dizaine d'hôpitaux, tous situés dans des régions bordant les lignes de front ou récemment libérées par l'armée ukrainienne (Kyiv, Kharkiv et Sumy), pourront réparer les dégâts qu’ils ont subis lors des bombardements et des combats armés. De cette manière, ils pourront rouvrir leurs portes aux patients pour fournir des soins urgents. Une autre priorité est la réparation des conduites d'eau, des installations sanitaires et des systèmes de chauffage, en particulier dans les écoles.
Cette solidarité s'ajoute aux initiatives qui sont déjà en cours depuis le début de la guerre. Avec le Fonds humanitaire pour l’Ukraine, le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) et la Croix-Rouge internationale, entre autres, la Belgique apportait déjà son soutien à la population en Ukraine, et en particulier aux enfants en âge scolaire. Le NRC, par exemple, veille à ce que les activités d’enseignement puissent se poursuivre dans le sud du pays, fortement touché. Grâce à l'aide belge - 2 millions d'euros -, l'organisation fournit du matériel pédagogique et organise un accompagnement psychosocial pour les enfants, leurs familles et les enseignants. Dans le cadre d'un projet en cours avec l'OIM, près de 6 000 ménages à Kyiv et aux alentours reçoivent une aide pour réparer, rénover et isoler leur habitation contre le froid de l'hiver. L'aide belge dans ce cadre s'élève à 3 millions d'euros.
« Nous nous attendons à ce que l'armée russe fasse tout pour briser la résistance des citoyens ukrainiens dans les prochains mois. Ses attaques contre les soins de santé et les infrastructures énergétiques poursuivent cet objectif. Cette aide d’urgence confirme notre soutien au peuple ukrainien. Espérons que cette aide apportera une lueur d’espoir à de nombreuses familles ukrainiennes, dans ce qui sera néanmoins une période très sombre », déclare le ministre Vandenbroucke.
Enfin, la Belgique participe à l'initiative « Grain from Ukraine », qui va organiser, à la demande du gouvernement ukrainien, des transports de céréales vers des pays qui en ont grandement et immédiatement besoin. La contribution belge s'élève à 10 millions d'euros. Elle permettra de parrainer des transports vers le Soudan et le Yémen, deux pays où des millions de personnes vivent dans une situation de famine aiguë ou ne savent pas s’ils pourront manger au prochain repas. Les États-Unis ont, eux aussi, déjà annoncé leur soutien au projet, en faisant don de 20 millions de dollars.
Le soutien supplémentaire qui va maintenant à l’Ukraine s’élève à 29 millions d’euros. Depuis le début de la guerre en février 2022, la coopération belge au développement a apporté un soutien total de 61,5 millions d’euros.