Le nouveau programme de coopération entre la Belgique et le Congo met l’accent sur les jeunes et les femmes au Congo
La Belgique et la République démocratique du Congo s’engagent résolument dans un nouveau programme de coopération qui investit dans l'avenir des jeunes et des femmes au Congo. Outre les projets qui guideront les jeunes vers un enseignement de base, des formations professionnelles, le travail digne et l'entreprenariat, le programme s'attachera à rendre les soins de santé physiquement et financièrement accessibles et à lutter contre les violences sexuelles. Par ailleurs, la protection des forêts congolaises et la bonne gouvernance sont au cœur du programme.
C'est ce qu’a annoncé le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires sociales, de la Santé publique et de la Coopération au développement, Frank Vandenbroucke, à l'occasion de la signature du nouveau programme à Bruxelles le lundi 19 décembre. Son homologue congolais, le Vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Christophe Lutundula Apala était également présent.
La coopération au développement structurelle avec la RDC existe depuis plusieurs décennies. Néanmoins, le dernier programme de coopération à part entière remonte à 2010. Après une période agitée, Bruxelles et Kinshasa cherchent à nouveau un rapprochement depuis 2019. Il s'agit d'une nouvelle étape dans la relance des relations entre les deux pays.
« Au travers de ce programme, nous voulons aller ensemble de l’avant, regarder ensemble vers demain », a indiqué le ministre Vandenbroucke. « Près de la moitié de la population congolaise a moins de 15 ans et 68 % a moins de 25 ans. Ce qui représente un énorme potentiel. Nous voulons donner au plus grand nombre possible de jeunes Congolais toutes les chances de suivre une formation, de trouver un bon emploi et même de lancer leur propre activité. Investir en eux, c’est investir dans un avenir durable et prospère pour tout le pays. »
L'égalité des sexes et les droits des femmes restent également des priorités, comme dans le reste de la coopération belge au développement. Un soutien renouvelé sera accordé aux centres de soins pour les femmes victimes de violences sexuelles. Tout comme en Belgique, elles peuvent s’y rétablir, aussi bien physiquement que mentalement, dans un environnement protégé. Une attention particulière est accordée à l'accessibilité des soins de santé sexuelle et reproductive et aux initiatives pour maintenir plus longtemps les filles et les jeunes femmes à l'école ou dans une formation professionnelle. Toutes ces mesures aideront concrètement les femmes congolaises à devenir plus indépendantes. De cette manière, elles pourront prendre elles-mêmes leurs décisions concernant leur propre avenir.
Le programme s’étale sur la période 2023 - 2027 et représente un montant de 50 millions d'euros par an.
Cette solidarité est certainement nécessaire. 57 millions de personnes – soit près de deux Congolais sur trois - vivent dans une extrême pauvreté. Ils doivent s’en sortir avec moins de 1,20 euro par jour. Avec la hausse des prix des aliments et de l'énergie, il est encore plus difficile pour de nombreuses familles d’acheter suffisamment de nourriture ou de payer les soins de santé nécessaires. La Banque mondiale estime que la moitié des enfants congolais souffrent de malnutrition. C'est pourquoi nous contribuons, entre autres, à la mise en place d'une assurance maladie plus performante et offrons aux familles d'agriculteurs vulnérables des conseils et une aide sur mesure pour rendre leurs exploitations plus respectueuses de l'environnement, plus durables et plus rentables.
En même temps, le Congo joue un rôle clé dans la lutte contre le réchauffement climatique. En effet, les forêts du bassin du Congo constituent l’un des plus grands puits de carbone au monde. L'un des principaux moteurs du déboisement est précisément l'agriculture familiale, car des portions de nature sont régulièrement brûlées pour créer de nouveaux champs. Notre soutien à ces agriculteurs fera donc vraiment la différence.
« La protection des forêts du Congo est d’une importance cruciale non seulement pour les populations locales, mais aussi pour nous, en Belgique. Et même pour l’ensemble de la planète. Par nos efforts en faveur d'une agriculture plus durable et plus rentable, nous luttons structurellement contre l'insécurité alimentaire au Congo et nous contribuons à sauver une nature précieuse », indique le ministre Vandenbroucke.
Enfin, une partie du programme sera consacrée à l’amélioration du fonctionnement de la démocratie congolaise et de l'État de droit. Un soutien de la société civile permettra de donner plus de poids à la population congolaise dans la vie politique et les citoyens congolais pourront plus facilement demander des comptes aux différentes autorités, qu’elles soient centrales, provinciales ou locales.
La mise en œuvre du programme est entièrement entre les mains de l'agence belge de développement Enabel. L’agence sera active dans 9 provinces congolaises : Tshopo, Sud-Ubangi, Kasaï oriental, Lomami, Haut-Katanga, Lualaba, Sud-Kivu, Maniema et Kinshasa. La coopération belge au développement est présente depuis des années dans la plupart de ces provinces et des résultats tangibles y ont été obtenus.
Grâce à l'aide belge, par exemple, 82 000 jeunes congolais ont suivi un enseignement de base ou une formation professionnelle au cours des dix dernières années. Le nombre de filles et de jeunes femmes scolarisées ou en formation a augmenté de 74 %. Plus de 6 millions de personnes ont eu accès à des soins de santé. 4 508 victimes de violences sexuelles ont pu être aidées dans des centres de soins. 50 000 petites exploitations agricoles sont passées à des méthodes de travail plus respectueuses de l’environnement et ont vu leurs rendements augmenter, parfois jusqu’à 80 %.
Le nouveau programme de coopération permettra d’encore mieux ancrer durablement ces résultats et de les renforcer.