Communiqué de presse

Nouveau partenariat entre la Belgique et le Mozambique dans le cadre du changement climatique

Un nouveau programme de collaboration entre la Belgique et le Mozambique aidera la population mozambicaine à mieux se préparer à l'impact du changement climatique. Une part de ce financement sera réservée pour soutenir le pays en cas de catastrophes climatiques provoquées par le réchauffement de la planète. C'est ce qu'a annoncé aujourd'hui le ministre chargé de la coopération au développement, Frank Vandenbroucke, à l'occasion de la COP27, la conférence internationale sur le climat qui a débuté en Égypte.

« Le changement climatique ne connaît pas de frontières. Nous en avons également été témoins chez nous, en Belgique, lors des inondations de 2021. Si nous voulons apporter une réponse ferme au changement climatique, nous devons entreprendre une transition écologique et équitable dans le monde entier. C'est pourquoi notre pays va soutenir le Mozambique afin d'encourager des investissements dans l'énergie verte plutôt que dans les combustibles fossiles. Le Mozambique compte parmi les pays du monde les plus vulnérables au changement climatique. C'est pourquoi nous allons intervenir sur le terrain pour aider les habitants à mieux protéger leurs communautés et leur environnement contre les catastrophes naturelles comme les cyclones et des inondations, toujours plus violentes en raison du changement climatique », indique le ministre Vandenbroucke.

La Belgique sera l'un des premiers pays au monde à considérer explicitement le sujet des pertes et préjudices liés au changement climatique, ou loss and damage, comme domaines d'action. La Belgique n'a été devancée à cet égard que par le Danemark, l'Écosse et le gouvernement wallon. La coopération belge au développement répond ainsi à la demande toujours plus retentissante des pays du Sud vulnérables au changement climatique d'apporter une réponse plus forte aux catastrophes climatiques ; une question qui sera également au centre de la COP27.

Le Mozambique subit actuellement de plein fouet les conséquences du changement climatique. La Banque mondiale estime que les dommages annuels moyens liés uniquement aux inondations s'élève déjà à 440 millions de dollars – presque 3% du PNB. Le changement climatique aurait déjà coûté au pays environ 3 milliards de dollars au total. En 2019, le Mozambique a été frappé par le cyclone Idai qui a fait 1 500 victimes ; le deuxième cyclone le plus meurtrier dans l'hémisphère sud. Des dizaines de milliers d'habitants se sont retrouvés sans toit et ont fui. Et le Mozambique n'est pas un cas isolé : dans le monde entier, le réchauffement climatique pousse chaque année plus de gens à fuir que la guerre.

Parallèlement, le pays, l'un des moins développés au monde (Il se classe au 181e rang de l’Human Development Index), n'a pas assez de ressources pour s'armer contre ces catastrophes toujours plus dévastatrices. C'est pourquoi la Belgique va accompagner le Mozambique afin de déterminer comment créer des infrastructures essentielles, comme des routes et des services publics d’eau et d’électricité plus résistantes face au climat, pour limiter les dommages causés par des catastrophes climatiques.

Outre le volet loss and damage, le nouveau programme de collaboration aidera l'administration mozambicaine à rendre l'économie nationale plus respectueuse du climat. Alors que son sous-sol est riche en charbon, pétrole et gaz, le Mozambique présente également un potentiel considérable en matière d'énergie solaire, hydraulique et éolienne. Le nouveau partenariat étudiera également la possibilité de produire de l'hydrogène vert. Enabel, l'agence belge de développement, approvisionnera en énergie les régions reculées qui ne sont pas raccordées au réseau électrique grâce à des panneaux solaires et envisage également des solutions d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation basées sur l'énergie solaire.

La Belgique soutient également la mise en œuvre du programme national du Mozambique pour la gestion durable des déchets. En collaboration avec les autorités locales, les gestionnaires des déchets et les municipalités, l'objectif est de mettre en place une économie plus circulaire permettant de prolonger la durée de vie des appareils électroniques, des vêtements et d'autres objets du quotidien. À cette fin, la construction d'usines de recyclage à Nacala et Nampula est prévue.

Au total, 550 000 personnes bénéficieront de ce partenariat. Une attention particulière sera portée sur les besoins des femmes et des jeunes, qui sont souvent les plus touchés par le changement climatique. À cause de la sécheresse extrême, par exemple, les récoltes sont plus souvent perdues et les habitants doivent parcourir de plus longues distances pour trouver de l'eau potable. Les femmes étant encore largement responsables de l'approvisionnement en nourriture, en carburant et en eau, il leur est plus difficile de subvenir aux besoins de leur famille. Les filles doivent quitter les bancs de l'école prématurément pour aider leurs mères.

Le nouveau programme de collaboration s'étendra de 2023 à 2028 et engagera un montant total de 25 millions d'euros. 2,5 millions d'euros seront spécifiquement alloués au volet loss and damage. Dans l'esprit de la coopération gouvernementale et de la Team Belgium, la Région de Bruxelles-Capitale a levé un montant supplémentaire de 1 million d'euros pour financer l'approvisionnement en eau potable au Mozambique.