La Belgique maintient son soutien à l’Ukraine : 185 millions d’euros pour l’aide d’urgence et la reconstruction d’écoles et d’hôpitaux

« La guerre en Ukraine continue de faire rage, même si elle n’est plus à la une des journaux chaque jour », explique Caroline Gennez. « Une grande partie de la population n’a plus accès aux services de base tels que la nourriture et l’eau potable, les soins de santé, l’éducation, le logement ou l’énergie. À l’heure actuelle, quelque 17,6 millions de personnes comptent sur l’aide d’urgence. Plus de 5 millions de citoyens ukrainiens sont des réfugiés dans leur propre pays. Les organisations humanitaires s’attendent à ce que la situation s’aggrave avec les attaques russes qui s’intensifient à nouveau, alors que l’hiver approche à grands pas. Nous devons continuer à faire preuve de solidarité avec la population ukrainienne. C’est la seule façon pour lui permettre de résister à l’agression russe. » 

De plus, beaucoup de maisons, d’écoles, d’hôpitaux et de centrales électriques sont en ruines. Selon les estimations, sur la première année de la guerre, les dommages totaux aux bâtiments et aux équipements d’utilité publique se sont chiffrés à 135 milliards d’euros. Les infrastructures énergétiques, en particulier, sont la cible d’attaques russes. Cette tactique vise spécifiquement à saper le moral de la population civile ukrainienne. 

Mais alors que les combats se poursuivent sur le front, l’Ukraine regarde également vers l’avenir. Le pays se prépare à la reconstruction. Les négociations d’adhésion à l’Union européenne seront lancées prochainement. Une grande partie du nouveau paquet d’aide sera donc consacrée à la reconstruction et à des projets de développement à long terme. L’agence belge de développement Enabel jouera un rôle important dans ce contexte. Avec un budget de 150 millions d’euros réparti sur cinq ans, elle aidera l’Ukraine à reconstruire des écoles et des hôpitaux. Ces infrastructures seront reconstruites et réparées dans un esprit durable, en accordant de l’importance à l’efficacité énergétique et à l’énergie verte.  

« Jusqu’à présent, notre priorité a été de soutenir la réponse humanitaire immédiate en Ukraine. Et les résultats étaient au rendez-vous. Nos organisations partenaires en Ukraine ont pu atteindre des millions de personnes. Grâce à l’UNICEF, l’éducation de 2,5 millions d’enfants ukrainiens a pu se poursuivre, soit dans des écoles dotées d’abris antiaériens, soit en ligne. L’organisation internationale pour les migrations (OIM) a aidé des dizaines de milliers de personnes à Kiev à réparer leurs maisons afin qu’elles puissent traverser l’hiver. Mais au-delà des besoins à court terme, aujourd’hui, nous envisageons également le long terme. En tant que candidate à l’adhésion à l’UE, l’Ukraine a encore un long chemin à parcourir. La Solidarité internationale belge a énormément d’expérience dans les domaines de l’éducation et de la santé et je suis convaincue que nous pouvons contribuer de manière significative à la reconstruction durable du pays. »  

Les activités seront concentrées dans la région de Tchernyhiv, au nord de Kiev. Cette ville et cette province ont traversé une période particulièrement difficile au début de l’invasion. Lors de l’invasion par les troupes russes le 24 février 2022, la ville a été encerclée et attaquée. En avril 2022, l’armée russe s’est retirée.  

Les besoins en aide humanitaire restent évidemment élevés, en particulier dans les régions proches de la ligne de front. C’est pourquoi 15 millions d’euros de ce nouveau paquet iront à nos partenaires internationaux et multilatéraux qui sont déjà actifs en Ukraine.  

En outre, 10 millions d’euros seront versés à un programme spécial de crise de la Banque mondiale afin d’aider les autorités ukrainiennes à faire face plus efficacement aux chocs économiques et aux périodes d’insécurité alimentaire. Enfin, 10 millions d’euros seront mis à la disposition de la Société belge d’investissement pour les pays en développement, BIO Invest, pour investir dans les PME et les entreprises agricoles ukrainiennes. 

Au cours des prochains mois, les projets et investissements précis seront examinés, élaborés et proposés.  

« Malheureusement, la fin de la guerre en Ukraine n’est pas encore en vue. En même temps, nous constatons que le soutien occidental est sous pression, tant de la part de l’extrême droite en Europe – avec Orban qui bloque aujourd’hui encore un plan d’aide européen – que de la part des républicains aux États-Unis. C’est pourquoi ce nouveau paquet d’aide est un signal important : la Belgique continue à soutenir l’Ukraine. Parce que nous ne serons en sécurité que lorsque l’Ukraine le sera aussi. Avec ces nouveaux investissements, nous aidons la population ukrainienne à tenir bon et à montrer que nous croyons en leur avenir », conclut Caroline Gennez.