Communiqué de presse
22 Février 2024
Visite de la ministre Gennez en Ukraine : « Après deux années de guerre, la solidarité avec le population ukrainienne est plus importante que jamais. »
La ministre de la Coopération au développement et de la Politique des grandes villes, Caroline Gennez, rend visite à l’Ukraine pour attirer l’attention sur l’importance considérable de l’aide civile à la population ukrainienne. Elle rend cette visite à l’approche des commémorations du début de la guerre, il y a deux ans : « Après deux ans de guerre, il est plus important que jamais que nous restions solidaires avec la population ukrainienne. Les armes sont essentielles, mais il est tout aussi important que les Ukrainiens et les Ukrainiennes qui se trouvent à l’arrière du front - étudiants, personnes âgées, enfants, mamans - trouvent également le courage de continuer. Qu’ils aillent à l’école, reçoivent des soins adéquats, réfléchissent à leur avenir et puissent le construire. Ce n’est qu’à cette condition que l’Ukraine pourra tenir bon face à l’agression russe. »
Fin 2023, le gouvernement belge a annoncé un nouveau paquet de mesures de soutien à
hauteur de 185 millions d’euros. Sur ce montant, 150 millions d’euros iront à un programme
de reconstruction, à mettre en œuvre au cours des quatre prochaines années par l’agence de
développement belge Enabel. Après plusieurs missions exploratoires, les préparatifs entrent
dans une nouvelle phase.
« À la demande du gouvernement ukrainien, nous concentrerons nos efforts dans la région
de Tchernihiv, un peu au nord de Kiev. Au cours des premières semaines et des premiers
mois de l’invasion russe, cette région a beaucoup souffert : les habitations, les
infrastructures énergétiques, les écoles et les hôpitaux y ont subi d’énormes dégâts. À un
certain moment, la ville de Tchernihiv a même été complètement encerclée par les troupes
russes et a été assiégée et bombardée pendant des semaines. Aujourd’hui, cette région est
relativement sûre. Il est essentiel que les travaux de reconstruction commencent dès
maintenant, afin de garantir la résilience de la population et de l’économie ukrainiennes. Des
réfugiés ukrainiens toujours plus nombreux expriment également le souhait de rentrer chez
eux. Mais pour cela, les infrastructures essentielles doivent évidemment être disponibles :
électricité, eau, soins de santé et enseignement. La remise en état des écoles et des
hôpitaux, ainsi que la construction d’installations énergétiques locales et durables sont donc
les priorités de notre nouveau programme», indique la ministre Gennez.
Ce soutien international à la reconstruction est indispensable. Un récent rapport de la
Banque mondiale estime que depuis le début du conflit, les combats et les bombardements
russes ont causé des dommages directs aux infrastructures pour une valeur de 152
milliards de dollars. Quelque 486 milliards de dollars seront nécessaires sur les dix
prochaines années pour reconstruire durablement le pays, qu’il s’agisse de bâtiments
d’habitation, d’industries, de lignes énergétiques ou de services sociaux. La ministre Gennez
se réunit avec Yulia Svyrydenko, Vice-Première ministre et ministre de l’Economie, Mustafa
Nayyem, directeur de l’Agence pour la reconstruction de l’Ukraine, et des représentants des
autorités régionales, entre autres, afin d’examiner ensemble comment et où le programme
de reconstruction belge peut être mis en œuvre de la manière la plus efficace possible.
La ministre rendra également visite à plusieurs écoles et projets humanitaires de l’UNICEF
qui ont bénéficié du soutien de la Coopération belge au développement. Depuis le début de
la guerre, la Belgique a contribué à hauteur de 17 millions d’euros. L’UNICEF a pu aider des
millions d’enfants ukrainiens dans le besoin en partie grâce à ce soutien. L’organisation
fournit du matériel pédagogique, forme des enseignants, construit des abris dans les écoles et donne accès à un enseignement en ligne afin que 2,5 millions d’enfants puissent
continuer à suivre les cours en toute sécurité. Elle fournit également une prise en charge
psychosociale aux enfants traumatisés par la guerre. Après la rupture du barrage de
Kakhovka, l’UNICEF a fourni une aide d’urgence vitale à plus d’un million de personnes, entre
autres sous la forme d’eau potable, d’abris et de kits d’hygiène.
La ministre s’entretiendra également avec une association de femmes de Tchernihiv et des
étudiants et étudiantes de plusieurs universités ukrainiennes au sujet de la vie quotidienne
dans un pays en guerre et de la manière dont ils envisagent l’avenir de leur pays et sa
relation avec l’Europe.
« La population vit la réalité de la guerre au quotidien : alertes aériennes, bombardements,
amis et parents qui se battent et meurent sur le front. Et ce, depuis deux ans déjà. Les
Ukrainiens font des sacrifices incalculables. Y compris pour notre sécurité. Nous ne devions
pas l’oublier. Simultanément, nous constatons que le soutien de l’Occident est soumis à des
pressions, aussi bien de la part de l’extrême droite en Europe que des Républicains aux
États-Unis. Si l’Ukraine est envahie et si la protection des États-Unis disparaît, qu’est-ce qui
empêchera Poutine d’envahir les pays baltes ou la Pologne ? Pour cette raison, il est
essentiel de continuer à soutenir le peuple ukrainien. L’Europe ne sera en sécurité que
lorsque l’Ukraine sera également en sécurité. Au travers de ces nouveaux investissements,
nous aidons les Ukrainiens à tenir bon et nous montrons que nous croyons en leur avenir »,
conclut la ministre Gennez.