Communiqué de presse

La Belgique contribue à un système mondial de prévisions météorologiques

La Belgique va apporter une contribution supplémentaire de plus de 4 millions d’euros au développement d’un système mondial d’alerte en cas de conditions météorologiques extrêmes. La ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez, a annoncé cette contribution aujourd’hui. Le nouveau système est une initiative du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui permettra également aux pays les moins avancés d’avertir leurs populations en cas d’ouragans, d’inondations, de forte chaleur et de sécheresse, ces phénomènes météorologiques extrêmes qui surviennent de plus en plus fréquemment en raison de la crise climatique.

Caroline Gennez : « Si le thème du climat est un peu passé au second plan, la crise climatique quant à elle se poursuit invariablement. Nous le constatons aussi en Belgique : ce n’est pas un hasard si nous avons eu un temps aussi humide et maussade ces derniers mois. En raison du réchauffement climatique, les périodes plus longues de pluies intenses ou de sécheresse et les événements météorologiques extrêmes, comme les violentes tempêtes et les inondations, seront toujours plus fréquents. Dans notre pays, nous pouvons compter sur les alertes de l’IRM, qu’il s’agisse de radars de précipitations, d’indices UV ou de code orange en cas d’orage. Ce système permet aux services de secours et aux pouvoirs publics de se tenir prêts à intervenir en cas d’urgence, et à la population de se préparer. Cependant, pour la moitié des personnes dans le monde, ces avertissements arrivent beaucoup trop tard ou n’existent pas. Et c’est extrêmement frustrant, car un avertissement météorologique donné à temps sauve des vies. »

Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), l’organisme des Nations Unies qui s’occupe du temps et du climat, les catastrophes météorologiques et climatiques extrêmes ont entraîné plus de 2 millions de morts et 4 000 milliards de dollars de dommages économiques au cours des 50 dernières années. Les pays pauvres et à revenu intermédiaire sont les plus durement touchés. Ils sont souvent situés dans des endroits où la crise climatique est déjà clairement perceptible, comme autour de l’équateur, et ne disposent pas de ressources suffisantes ou de l’expertise nécessaire pour faire des prévisions météorologiques précises, ou pour protéger leurs populations des effets des catastrophes climatiques.

« D’ici 2030, plus de 200 millions de personnes par an auront besoin d’une aide humanitaire en raison de catastrophes liées au climat. Le coût se monte à des centaines de milliards d’euros par an. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles. Bien que les phénomènes météorologiques extrêmes augmentent en nombre et en intensité, le nombre de victimes diminue depuis plusieurs années, en partie grâce à une amélioration des prévisions météorologiques. Les avertissements à temps font donc bel et bien une différence », explique Caroline Gennez. 

Concrètement, il s’agit d’une nouvelle contribution de 4,2 millions d’euros à la Systematic Observations Financing Facility (SOFF). La SOFF est le premier volet, mais aussi la pierre angulaire de l’initiative Early Warnings for All des Nations Unies, qui vise à faire en sorte que le monde entier ait accès à des prévisions météorologiques précises et fiables d’ici 2027. 

Grâce à la SOFF, les petits États insulaires en développement et les pays les moins avancés pourront s’appuyer sur l’expertise et les connaissances scientifiques de pays comme la Belgique. De plus, grâce à l’appui financier, ils pourront construire et installer des stations météorologiques, et ils recevront une aide pour la collecte de données et le partage des observations météorologiques dans le système d’information de l’Organisation météorologique mondiale et dans les bases de données internationales. Grâce à l’apport de nouvelles données et observations, les modèles climatiques et météorologiques mondiaux, et donc y compris les prévisions météorologiques belges, pourront aussi gagner en précision. 

Entre-temps, 30 pays ont déjà été sélectionnés pour le déploiement du programme. Les volets deux, trois et quatre du plan de l’ONU se concentreront sur la réduction des risques, la communication et les premiers secours lors des catastrophes. 

Donc, nous progressons et la Belgique joue un rôle important à cet égard. En 2023, nous avions déjà apporté une contribution de plus de 6,6 millions d’euros, et nous sommes représentés dans la direction de la SOFF par l’Institut royal météorologique (IRM), le service public Politique scientifique (BELSPO) et la Coopération belge au développement. 

« La crise climatique nous concerne tous : riches ou pauvres, le Nord comme le Sud. Les pays autour de l’équateur, en particulier en Afrique, vivent déjà dans cette réalité. Nous ressentirons, nous aussi, de plus en plus durement les effets du changement climatique. La solidarité internationale est la seule réponse. Notre soutien au nouveau système mondial d’alerte et la coopération entre scientifiques du monde entier permettront de limiter les dégâts matériels et, surtout, de sauver des vies. Dans le monde entier et donc, ici aussi, en Belgique », conclut la ministre Gennez.