La Belgique débloque 2 millions d’euros supplémentaires pour les zones sinistrées en Syrie
La ministre de la Coopération au développement et de la Politique des grandes villes, Caroline Gennez, s’est engagée à verser 2 millions d’euros supplémentaires pour les populations touchées en Syrie après le grave séisme survenu il y a six semaines. Cette annonce intervient à l’occasion d’une conférence spéciale des donateurs de l’UE à Bruxelles.
Six semaines après le tremblement de terre, la situation dans les zones touchées en Turquie et en Syrie est toujours critique : le nombre de victimes s’élève maintenant à plus de 55 000. Des millions de personnes dépendent de l’aide humanitaire internationale pour survivre au jour le jour. Des centaines de milliers de familles vivent encore souvent dans des camps de tentes de fortune, sans accès à l’eau courante, à l’électricité ou à du chauffage. On dénombre plus de 850 000 enfants déplacés.
La situation en Syrie est encore plus dramatique. En raison du conflit prolongé, les besoins humanitaires étaient déjà énormes avant le sinistre. 6,8 millions de personnes – dont 3 millions d’enfants – ont dû abandonner leur foyer à cause de la guerre civile. Aujourd’hui, 500 000 personnes viennent encore grossir ce chiffre à la suite du tremblement de terre.
« L’impact de la catastrophe est incalculable », indique la ministre Gennez. « La vie de nombreux Syriens et Syriennes était déjà terriblement difficile ; maintenant, elle est devenue impossible pour beaucoup d’entre eux. Pour la deuxième fois de leur vie, ils ont tout perdu. C’est pourquoi il est si important de maintenir la solidarité dont nous avons fait preuve au cours des premiers jours et des premières semaines. D’où ce soutien supplémentaire. Nous ne devons pas oublier la population syrienne. »
Les 2 millions d’euros iraient aux organisations humanitaires partenaires de l’UE qui sont actives dans la région depuis longtemps et qui connaissent donc bien les besoins. L’aide devrait principalement être axée sur la mise à disposition de logements, d’infrastructures sanitaires et d’hygiène, ainsi que de soins médicaux et de médicaments.
Précédemment, la Belgique avait déjà donné 4 millions au Cross-Border Fund des Nations Unies qui fournit des ressources aux zones rebelles en Syrie par la frontière turque. Cette année, nous avons également augmenté notre aide au Disaster Response Emergency Fund (DREF), le fonds d’urgence de la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, qui soutient les sections locales dans le monde entier pour répondre rapidement à de telles catastrophes. Les deux fonds font en sorte que les organisations déjà présentes sur place puissent réagir rapidement et efficacement. La Belgique a également envoyé une équipe B-Fast qui a installé un hôpital de campagne à Kirikhan et administré des soins médicaux à plus de 3 000 patients. Entre-temps, l’hôpital a été remis aux autorités turques.
En plus d’annoncer un soutien financier supplémentaire, la ministre Gennez souligne la nécessité de garantir à long terme l’acheminement d’aide humanitaire dans les zones touchées du nord-ouest de la Syrie, qui sont en grande partie aux mains de l’opposition au régime Assad : « Dans les jours qui ont suivi le séisme, il était difficile de faire parvenir une aide d’urgence jusqu’au nord-ouest de la Syrie. Il n’y avait pratiquement pas d’équipes de sauvetage sur place. Heureusement, aujourd’hui, plusieurs couloirs ont été ouverts entre le nord-ouest de la Syrie et la Turquie et nous espérons qu’ils le resteront. Les querelles politiques ne devraient jamais empêcher d’aider les personnes dans le besoin. »
La conférence des donateurs de l’UE se tiendra dans le sillage du Forum humanitaire européen les 20 et 21 mars à Bruxelles. Ce forum rassemble des gouvernements européens, des organisations d’aide internationale et des acteurs privés pour discuter et sensibiliser aux besoins humanitaires croissants dans le monde.
« Malheureusement, la catastrophe en Turquie et en Syrie n’est pas la seule crise humanitaire en ce moment ; il y a la guerre en Ukraine, l’escalade de la violence dans l’est du Congo, l’insécurité alimentaire au Yémen, en Afghanistan et en Afrique de l’Est, de plus en plus de catastrophes climatiques, comme récemment au Mozambique... Nous ne pouvons pas détourner le regard et laisser les gens se débrouiller seuls. La Belgique joint le geste à la parole et est un donateur fiable et loyal de nombreuses organisations d’aide internationales, telles que la Croix-Rouge internationale (CICR et FICR) et le Centre de coordination des Nations Unies pour les catastrophes humanitaires (OCHA). Lors de notre récent voyageà Genève, où se trouvent le siège de nombre de ces organisations, nous avons été explicitement remerciés à plusieurs reprises. Mais compte tenu de l’ampleur de la dévastation en Turquie et en Syrie – l’une des plus grandes catastrophes naturelles de ce siècle – la reconstruction prendra des années. Je continuerai donc de plaider au sein du gouvernement fédéral pour obtenir des ressources supplémentaires pour la population touchée », conclut le ministre Gennez.