La Belgique rejoint la School Meals Coalition internationale dans la lutte contre la faim des enfants
En cette période de rentrée scolaire, la Belgique rejoint la School Meals Coalition internationale. Il s’agit d’un groupe de pays et d'organisations internationales qui œuvrent pour l'introduction de repas scolaires nourrissants. « En raison du Covid-19 qui a tout chamboulé, de la crise climatique, de la multiplication des conflits et des prix élevés des denrées alimentaires, le nombre de personnes souffrant de la faim est reparti à la hausse ces dernières années », indique la ministre de la Coopération au développement et de la Politique des grandes villes, Caroline Gennez, qui a signé une déclaration d'intention en début de semaine. « Pas moins de 153 millions d'enfants dans le monde ne savent pas quand aura lieu leur prochain repas. Et cela a un impact énorme sur leur santé et leur capacité d'apprentissage, et donc, sur leur avenir. Il existe une solution simple : les repas scolaires. En rejoignant la School Meals Coalition, la Belgique se joint à la lutte contre la faim des enfants. »
Dans les années qui ont précédé la pandémie, la faim dans le monde a reculé de manière constante. Mais le Covid-19 et la guerre en Ukraine ont anéanti ces progrès en grande partie. Aujourd'hui, 345 millions de personnes dans 79 pays sont menacées de famine aiguë. C'est deux fois plus qu’en 2020. La moitié de ces 345 millions de personnes ont moins de 18 ans. 45 millions d'enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition chronique, ce qui entraîne l’émaciation : un retard de croissance à vie, un retard du développement de la motricité et de la parole et une immunité réduite.
« Il est inacceptable que tant d'enfants aient encore faim chaque jour. On ne peut pas jouer l'estomac vide, explorer, apprendre... tout ce qu'un enfant est censé faire et ce à quoi il a droit. La faim a aussi des conséquences à long terme : les jeunes enfants qui ne mangent pas suffisamment courent un plus grand risque de retards d'apprentissage et de problèmes de santé pour le reste de leur vie », explique la ministre Gennez.
Pour quelque 388 millions d'enfants dans le monde, le repas scolaire est le seul repas nourrissant qu'ils prennent sur la journée. Les repas scolaires sont une solution simple pour réduire le nombre d'enfants affamés et malnutris. C'est pourquoi les pays et les organisations qui font partie de la School Meals Coalition se sont engagés à relancer, d’ici la fin de l'année, tous les programmes alimentaires qui ont été arrêtés pendant la pandémie et à augmenter sensiblement le nombre de repas scolaires dans les pays à revenu faible et intermédiaire de la tranche inférieure. Ils le font, entre autres, en échangeant de l'expertise et des connaissances basées sur des programmes alimentaires qui ont porté leurs fruits, et en continuant de mettre l'accent sur l'impact positif des repas scolaires.
« L'importance des repas scolaires, c’est plus que simplement fournir de la nourriture. C'est un encouragement supplémentaire pour que les familles pauvres envoient leurs enfants, et surtout leurs filles, à l'école malgré tout. Et plus de garçons et de filles qui fréquentent l'école, c’est la clé du progrès », indique Caroline Gennez. « De plus, cela n'aide pas uniquement les enfants qui vont à l’école. Le budget libéré permet également aux parents de nourrir davantage leurs bébés et leurs jeunes enfants. Les agriculteurs locaux ont un endroit fixe pour vendre leurs produits, ce qui leur assure un revenu plus élevé et plus stable. »
La coalition a été lancée en 2021 par le Programme alimentaire mondial (PAM), en étroite collaboration avec les partenaires de l'éducation, l'UNICEF, l'UNESCO et le Partenariat mondial pour l'éducation (GPE). Quelque 80 pays en font désormais partie, dont nos pays voisins la France, l'Allemagne et le Luxembourg, mais aussi des pays partenaires de la Coopération belge au développement, tels que la République démocratique du Congo (RDC), le Mozambique et le Rwanda.
La Belgique travaille avec les initiateurs de la coalition depuis de nombreuses années. Par sa contribution au Programme alimentaire des Nations Unies (PAM), par exemple, la Belgique soutient le fonctionnement des cantines scolaires au Sénégal, au Burundi et en Syrie. Grâce à ce soutien, un quart des enfants au Sénégal et au Burundi reçoivent chaque jour un repas nourrissant. En Éthiopie, notre pays collabore avec le Partenariat mondial pour l'éducation : 220 000 enfants dans 648 écoles sont assurés de recevoir un repas à l'école.
« L'éducation est l'un des éléments fondamentaux du progrès et de la prospérité, et donc, l'une des priorités de la solidarité internationale belge. C'est l'un des meilleurs investissements que vous puissiez faire en tant que pouvoirs publics. En particulier pour les filles, cela peut faire toute la différence. Chaque euro investi dans l'éducation des filles est remboursé trois fois. Avec cette déclaration d'intention, la Belgique se joint à la lutte contre la faim des enfants, et nous faisons en sorte que plus de garçons et surtout plus de filles puissent fréquenter l'école. Que chaque enfant, où qu'il vive, ait la possibilité d'être un enfant, d'apprendre, de grandir et de se développer : tel est notre objectif », conclut Caroline Gennez.