La première partie du colis d’aide de B-Fast part vers Gaza. La ministre Gennez condamne l’obstruction de l’accès à l’aide humanitaire à Gaza et en Cisjordanie et appelle à des contre-mesures
Ce matin, une première partie du colis de B-Fast contenant des produits humanitaires de première nécessité pour la population de Gaza a quitté l’aéroport d’Ostende pour el-Arish en Égypte. Ce paquet fait partie d’un grand envoi d’aide humanitaire coordonné par l’Union européenne et vient s’ajouter à l’aide humanitaire d’urgence supplémentaire (4 millions d’euros) que la Belgique avait déjà promise plus tôt. La ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez, était présente lors du chargement et du départ du vol. En outre, elle a de nouveau appelé le gouvernement israélien à garantir l’accès à l’aide humanitaire pour les populations de Gaza et de Cisjordanie : « Il doit y avoir un cessez-le-feu permanent pour mettre sur pied une vaste opération d’aide humanitaire. Rien n’indique que le gouvernement israélien le permettra dans un avenir proche. À présent, il veut même débloquer des fonds supplémentaires pour encore étendre les colonies illégales en Cisjordanie, en détruisant des projets humanitaires cofinancés par la Belgique et l’UE. C’est inacceptable. Il est temps de prendre des contre-mesures. »
L’ensemble du colis d’aide de B-Fast se compose de matériel d’abris adapté à l’hiver, de sacs de couchage, de kits d’hygiène et d’un don important de matériel médical et de médicaments mobilisés par le SPF Santé publique. La première partie qui a décollé aujourd’hui contient les sacs de couchage et les kits d’hygiène. « Ils en ont désespérément besoin », indique Caroline Gennez. « 1,8 million de personnes à Gaza sont actuellement en fuite. Cela représente 80 % de la population. Plus d’un million de ces personnes ont trouvé refuge dans les écoles et les hôpitaux de l’ONU. C’est quatre fois plus que la capacité maximale. Elles doivent dormir à même le sol ou dans la rue, doivent faire la queue pendant des heures pour utiliser les toilettes et ne peuvent pas prendre de douche. C’est une situation inhumaine, et les conditions d’hygiène sont à l’avenant. »
Le matériel médical suivra la semaine prochaine. Il comprend des instruments chirurgicaux, des médicaments de base et de matériel orthopédique comme des fauteuils roulants et des béquilles. Le vol du 7 décembre est le 12ème vol avec des produits de première nécessité pour Gaza coordonné par la protection civile de l’UE (DG ECHO) au départ d’Ostende. Une fois en Égypte, les marchandises – environ 50 tonnes au total – seront remises à la Croix-Rouge égyptienne et transportées à Gaza. Les tentes seront données au Conseil norvégien pour les réfugiés.
« Tous nos partenaires actifs à Gaza nous envoient le même message : l’ampleur de la catastrophe humanitaire y est sans précédent. Le nombre de victimes civiles, le nombre de blessés, le nombre de personnes déplacées et le manque presque total de nourriture, de médicaments et d’abris dépassent l’entendement. Les hôpitaux, dont des partenaires de la Solidarité internationale belge comme l’hôpital Al-Awda à Jabalia, restent une cible, en dépit de toutes les règles du droit international humanitaire. Si un cessez-le-feu permanent n’est pas établi rapidement, il sera impossible pour les organisations humanitaires de poursuivre leur travail. La violence doit cesser et l’aide humanitaire doit parvenir aux victimes en permanence et en toute sécurité », ajoute Caroline Gennez.
Dans le même temps, la ministre Gennez condamne fermement la violence croissante et l’extrémisme des colons israéliens en Cisjordanie : « Les colonies illégales ont déjà été étendues sous l’actuel gouvernement d’extrême droite de Netanyahou. Mais depuis le 7 octobre, la violence et les stratégies d’intimidation des colons israéliens sont sans commune mesure. Conjointement avec l’armée israélienne, ils ont déjà mené plus de 300 attaques contre des résidents palestiniens. Des centaines de personnes ont été chassées de leur habitation. Des écoles, des hôpitaux et des centres culturels sont rasés, parmi lesquels des infrastructures qui ont été construites en partie grâce à la solidarité internationale.
Au début de cette semaine, une école a été complètement détruite à Khirbet Zanuta. Cette école a été cofinancée par le Consortium de protection de la Cisjordanie. Il s’agit d’un groupe de donateurs internationaux, dont la Belgique, qui œuvre pour aider les civils palestiniens de Cisjordanie qui risquent d’être déplacés.
« A présent, le gouvernement israélien veut même débloquer des fonds supplémentaires pour étendre davantage les colonies illégales en Cisjordanie, en détruisant des projets humanitaires cofinancés par la Belgique et l’UE. C’est inacceptable et contraire au droit international. En tant que puissance occupante, Israël doit autoriser l’entrée d’aide humanitaire et garantir la sécurité de tous les résidents. L’expansion des colonies illégales et l’obstruction de l’accès à l’aide humanitaire ne contribuent pas à la désescalade, à une solution négociée à deux États et à la sécurité d’Israël. Alors qu’Israël prend de plus en plus ses distances avec toute forme constructive de coopération internationale, il est clair qu’il faut intensifier la pression internationale. Des contre-mesures s’imposent, telles qu’une interdiction de visa pour les colons israéliens violents – comme les États-Unis l’ont annoncé en début de semaine – et une interdiction d’importation de produits en provenance de ces territoires occupés.