Communiqué de presse

La Belgique, pionnière du nouveau fonds mondial pour la protection sociale et le travail décent

La Belgique contribue au lancement d'un nouveau fonds mondial pour la protection sociale et le travail décent. L'initiative – dont le nom complet est l'Accélérateur mondial pour l'emploi et la protection sociale pour des transitions justes – vise à soutenir la mise en place d'États-providence dans les pays en développement et créera à terme 400 millions d'emplois durables. Pour renforcer notre engagement politique, la Belgique fournit une contribution de 3 millions d'euros. La ministre de la Coopération au développement et de la Politique des grandes villes, Caroline Gennez, fait cette annonce à l’occasion du Sommet sur les Objectifs de développement durable (ODD) qui se tient à la veille de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York.

« Dans le monde, 4 milliards de personnes ne bénéficient toujours d’aucune forme de protection sociale. Cela signifie que si vous tombez malade, perdez votre emploi ou avez un accident de travail, vous ne pouvez retomber sur aucun filet de sécurité. Un simple concours de circonstances vous sépare parfois de l'insécurité et de la pauvreté. Heureusement, nous avons un État-providence fort en Belgique, qui fait en sorte que vous ne vous retrouviez pas immédiatement dans une situation désespérée si les choses tournent mal et que, quels que soient le milieu dont vous provenez ou vos circonstances de vie, vous avez la possibilité d'aller de l'avant. Entre-temps, tout cela va de soi pour nous, mais pour beaucoup, c'est tout sauf une évidence », explique Caroline Gennez.
 
L'objectif de l'Accélérateur mondial est d'étendre considérablement la protection sociale dans le monde et de créer 400 millions d'emplois durables. Les gouvernements des pays en développement recevront de l’aide pour élaborer des plans nationaux visant à mettre en place des systèmes de protection, tels que les mutualités et les indemnités de maladie. Pour ce faire, ils peuvent compter sur l'expertise et le savoir-faire de pays comme la Belgique. Mais diverses agences des Nations Unies telles que l'UNICEF, l'Organisation internationale du Travail, ONU Femmes et des institutions financières internationales telles que la Banque mondiale uniront également leurs forces.
 
Après un investissement initial du fonds, l'objectif est que les pays soient in fine en mesure de mobiliser eux-mêmes des ressources pour financer leurs systèmes de protection sociale, entre autres par l’application d’impôts progressifs.
 
« De nombreux pays en développement sont confrontés à une tâche presque impossible : en raison du Covid et de la hausse des prix, ils manquent de ressources. En même temps, on attend d'eux qu'ils ne commettent pas les mêmes erreurs que nous et qu'ils développent leur économie d’une manière durable. La transition vers une économie plus consciente des enjeux climatiques est inévitable. Mais ce faisant, nous ne devons pas perdre de vue le côté social. Sans protection sociale ni perspective d'emplois décents, des millions de personnes se retrouveront dans l'extrême pauvreté. »
 
La Belgique est l'un des principaux défenseurs de la protection sociale et du travail décent au sein de la communauté internationale et a joué un rôle important dans le lancement de l'Accélérateur mondial. Notre pays jouera donc un rôle de premier plan dans la coordination et la gestion de l'initiative.
 
L'annonce a été faite à l’occasion de l'un des débats d'ouverture du Sommet sur les Objectifs de développement durable, organisé à la veille de la 78e Assemblée générale des Nations Unies. Il fait le point sur les objectifs de développement durable des Nations Unies, qui ont été fixés en 2015. Bien que des progrès aient été réalisés depuis lors, à ce rythme, les objectifs ne seront pas atteints d'ici 2030, y compris l’objectif concernant le droit à la protection sociale et à un travail décent. Avec ce sommet, les chefs de gouvernement et les décideurs politiques veulent redonner aux objectifs de développement le coup de pouce nécessaire.
 
« Le thème général de l'Assemblée générale des Nations Unies de cette année est le rétablissement de la confiance et un engagement renouvelé en faveur de la solidarité et de la coopération internationales. Et je ne peux que m’en réjouir. Mais après de longs et nombreux débats, le moment est venu d'agir. Avec l‘Accélérateur mondial, nous traduisons les paroles en actes », conclut Caroline Gennez.