La Belgique prend les rênes de la lutte mondiale pour la protection sociale et le travail décent
La Belgique porte une initiative de l’ONU pour aider davantage de personnes dans le monde à bénéficier plus rapidement d’un travail décent et d’une protection sociale. Conjointement avec ses homologues allemand, espagnol et portugais, la ministre de la Coopération au développement, Caroline Gennez, appelle à enfin concrétiser l’« Accélérateur mondial » pour créer des emplois durables et une protection sociale dans les pays à revenus faibles et intermédiaires.
Dans le monde, 4,1 milliards de personnes ne bénéficient d’aucune forme de protection sociale. C’est plus de la moitié de la population mondiale qui n’a pas de pension, pas d’accès aux soins de santé de base et aucun droit à des allocations de maladie ou de chômage. En outre, 1,5 milliard d’enfants (les moins de 15 ans) ne bénéficient pas d’allocations familiales. Les enfants sont deux fois plus susceptibles que les adultes de vivre dans la pauvreté.
« Sans protection sociale, les gens sont à la merci du hasard. Il suffit parfois d’un accident, de malchance ou d’une facture d’hôpital imprévue pour tomber dans l’extrême pauvreté. Mais ce n’est pas une fatalité. En Belgique, nous savons d’expérience que la protection sociale fonctionne. Notre État-providence permet aux citoyens d’être résilients pendant les crises et de reprendre leur vie en main, même après un coup dur », indique la ministre Gennez.
À la suite de la pandémie de COVID-19, de la crise climatique actuelle et des conséquences de la guerre en Ukraine – parmi lesquelles les prix élevés des aliments et de l’énergie – les inégalités socio-économiques et la pauvreté ont à nouveau augmenté dans le monde entier. De plus, cette situation pourrait encore raviver les troubles sociaux dans le monde entier. Il y a deux ans, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et l’Organisation internationale du Travail (OIT) ont créé l’Accélérateur mondial pour inverser cette tendance.
« Aujourd’hui, nous nous sommes réunis avec quelques pionniers pour remettre en bonne place à l’agenda des Nations Unies notre vision commune de la protection sociale en tant qu’épine dorsale de sociétés résilientes et solidaires dans le monde entier », déclare la ministre Gennez.
L’Accélérateur mondial a pour objectif de donner l’accès à la protection sociale aux 4,1 milliards de personnes qui en sont exclues aujourd’hui, de créer 400 millions de nouveaux emplois « verts » et de permettre une transition climatique équitable. Cela doit se faire au travers d’une coopération et d’une coordination accrues au niveau international, afin de mieux coordonner les nombreuses initiatives existantes. Tous les pays – riches ou pauvres – doivent prendre les choses en main pour garantir des systèmes de protection sociale à leur propre population, ce qui signifie : une fiscalité plus juste et plus progressive, une réforme des systèmes de protection sociale et davantage d’investissements nationaux. En outre, la protection sociale devrait également faire partie de manière systémique des politiques prises par les pays dans le cadre de lutte contre la crise climatique.
« Au travers de cet appel, la Belgique prend les rênes de la lutte pour le travail décent et la protection sociale à l’échelle mondiale. L’Accélérateur mondial a beaucoup d’ambition et un grand potentiel. Il s’agit maintenant de passer à la vitesse supérieure et de prendre des mesures concrètes dans le monde entier. Que ce soit dans les pays riches ou les pays à revenus faibles ou intermédiaires, les gouvernement ont la responsabilité d’offrir à leurs populations un minimum de protection sociale. Ces questions touchent au cœur de notre vision de la solidarité internationale : l’émancipation socio-économique des êtres humains. Toute personne, quel que soit l’endroit où elle est née, doit avoir sa chance, d’une manière équitable, de développer ses talents et de faire quelque chose de sa vie », ajoute Caroline Gennez.
La ministre Gennez a lancé cet appel dans un message vidéo à l’occasion de la réunion de lancement de l’Accélérateur mondial au siège des Nations Unies à New York. Son appel a été confirmé par une déclaration conjointe de la Belgique, de l’Allemagne, du Portugal et de l’Espagne.
« Il est tout simplement inacceptable que la moitié de la population mondiale – soit 4,1 milliards de personnes – ne puisse pas jouir d’une protection sociale. Le soutien conjoint sur lequel nous nous sommes accordés aujourd’hui consolidera notre capacité à aider les pays à renforcer la protection sociale et le travail décent dans le monde entier », conclut la ministre Gennez.