Communiqué de presse

La ministre Gennez inscrit la Palestine à l'agenda européen

Lors de la réunion informelle des ministres du Développement de l'UE, la ministre Gennez a tiré la sonnette d'alarme au sujet de l'escalade de la violence et de la place de plus en plus réduite laissée au vivre-ensemble, à la démocratie et à la société civile dans les territoires palestiniens occupés. Elle appelle ses collègues européens à agir ensemble : « 2023 est déjà l'année la plus violente et la plus meurtrière du conflit israélo-palestinien depuis plus de 10 ans. L'escalade de la violence et l'occupation systématique des communautés palestiniennes, avec la démolition de maisons et d'écoles, rendent la vie quotidienne pratiquement impossible. La violence et les tensions ont également des conséquences profondes pour les organisations locales qui œuvrent pour la démocratie et l'égalité des droits, ainsi que pour les projets de développement qui ont été construits en partie avec un soutien européen. L'Europe ne peut pas rester les bras croisés. »

Selon un récent rapport officiel du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, la société dans les territoires palestiniens occupés subit une pression énorme. L'intimidation, la législation ciblée, le harcèlement et même la violence brutale, tant de la part des autorités israéliennes que des acteurs en Palestine même, rendent la tâche de plus en plus difficile pour les organisations de défense des droits humains. Les femmes activistes, en particulier, souffrent.

« En Israël, les extrêmes gagnent en influence. Le ministre des Finances Smotrich a déclaré qu'il voulait rayer de la carte le village cisjordanien de Huwara. Les colons israéliens font preuve de plus en plus d’audace en Cisjordanie, avec le soutien complaisant du gouvernement israélien. Dans les territoires palestiniens occupés, l'espace pour la démocratie et le débat public ouvert se rétrécit également. Plus de deux ans après la date prévue, aucune élection n'a encore été organisée et la liberté d'expression est compromise. En bref, l'influence croissante des extrêmes rend de plus en plus difficile une solution pacifique et durable au conflit », déclare Gennez.

C’est pourquoi la ministre Gennez a explicitement inscrit la détérioration de la situation en Palestine et la montée de la violence à l'agenda du conseil informel des ministres européens du Développement. La Belgique préconise depuis longtemps une solution durable avec deux États en Israël et en Palestine. C'est aussi la raison pour laquelle Gennez a de nouveau appelé ses collègues européens à élaborer ensemble une trajectoire qui pourrait conduire à cette solution à deux États, évidemment dans un contexte international plus coordonné. Elle a également suggéré d'utiliser Team Europe pour suivre et évaluer la situation sur place. Cette manière de procéder permettra d’encore mieux identifier l'impact sur les projets européens de développement et les organisations qui travaillent avec le soutien de l'UE. L’intervention a reçu le soutien de plusieurs pays, dont l'Espagne, le président en exercice du Conseil européen, l'Italie, le Luxembourg, l'Irlande, le Portugal et Chypre, ainsi que le haut représentant de l'UE pour la politique étrangère, Josep Borrell.

En plus de demander plus d'attention et un suivi permanent, la Belgique elle-même donnera le bon exemple : « Notre solidarité internationale mettra davantage l’accent sur le renforcement de la société civile en Palestine au travers du Civic Space Fund. Il s'agit d'un fonds que nous venons de créer pour soutenir les organisations et les militants des droits humains dans les pays partenaires de notre coopération au développement. Nous devons continuer à défendre la démocratie et les droits humains, et nous devons continuer à lutter contre les extrêmes partout dans le monde. Si nous n'agissons pas maintenant, quand le ferons-nous ? », demande Caroline Gennez.

À la suite du coup d'État au Niger, la réunion a également abordé l'instabilité au Sahel et l'impact de l'UE et de ses États membres sur la coopération au développement et l'aide humanitaire. Une discussion sur la réforme des banques multilatérales de développement et la « triple transition » – sociale, numérique, climatique – a complété l'ordre du jour. Pour terminer, la ministre Gennez a donné un aperçu des priorités de la présidence belge de l'UE à partir de janvier 2024 : la santé en tant que composante importante des États-providence durables, y compris dans les pays du Sud.